On joue à quoi maintenant ?

Publié le par nincha

Le jeu du hasard

Dans la basse-cour, tous se tenaient bien désormais, enfin, jusqu’à la fin de l’embellie.

Le jeune coq, une fois en place, avait donc décidé que c’était lui et lui seul qui  déciderait. C’était un coq décideur, il n’y avait pas à dire.

Les poules, les poussins, enfin la basse-cour entière avait besoin d’un vrai chef. Tous souhaitaient être protégés des intrus, et mettre leurs graines à l’abri. C’était donc lui et personne d’autre qui dirait. La-dessus, tout le monde était d’accord. On ne pouvait donc rien lui reprocher. Il fallait revenir  à une certaine verticalité comme il disait.

 

Aussi, à peine en place, il allait décider très vite et prendre des mesures rapidement. Et pour cause, vu à quelle vitesse il avait remplacé le coq en chef précédent. Il avait été rapide sur ce coup-là et à l’allure ou tout allait aujourd’hui, si un autre coq arrivait l’air de rien et le dégageait plus vite que prévu lui aussi !

Parce que mine de rien, personne n’avait encore jamais vu une telle configuration dans un poulailler, un coq en chef qui se retrouve enfermé dehors, sans comprendre ce qui lui arrive, interdit de poulailler, et sans même avoir le temps de préparer sa retraite. Non, jamais encore cela n’était arrivé c’est pour cela qu’il fallait faire vite. Un peu comme dans, le jeu des chaises musicales.

 

En entendant les nouvelles mesures qui allaient être misent en œuvre, dans le poulailler, cela commençait à sentir le roussi. Tandis qu' à l'extérieur les coqs alentours, essayaient de rameuter  tout le monde à leur cause et de constituer chacun sa bande,  à l'intérieur  tous  commençaient à s'inquiéter et se poser des questions car…

L'unes des premières mesures qu’allait prendre le jeune coq n’était pas très populaire.

C'est bien connu quand on devient chef, les mesures sont rarement populaires à moins qu'on vous disent : Vous avez gagner à la loterie et tout un tas de graines vont vous être distribuées, vous aussi deviendrez des grosses poules qui se vendent très cher sur le marché et que tout le monde convoite, mais c'était loin d'être le cas.  

Il fallait refaire des provisions même si l'on entendait qu’il y avait eu un bel été et que le tas de graines commençait à se renflouer.

Et pour cela, on allait commencer par supprimer quelques graines de la ration  d’une partie du poulailler. Il fallait faire des économies pour l’automne et cela passait par là, réduire la ration des plus petits,  des jeunes, des vieilles poules, et de toute leur poussinade. Ils étaient plus petits donc ils n’avaient pas besoin de trop de graines.  Et comme ils étaient  plus nombreux, on allait pouvoir épargner, le tas  de graines diminuerait moins vite. Encore une fois il fallait se serrer la ceinture et faire des économies.

Une partie de poulailler pourtant, des grosses poules et des jeunes poussins qui ne se portaient pas trop mal, des petits coqs en devenir,  auraient droit à une ration plus conséquente. Parce-que les grosses poules, bien en chair se vendent mieux sur le marché. Il ne fallait donc pas qu’elles maigrissent, c’était un peu la vitrine du poulailler.

Pour les petites, et les petits poussins, ma fois… Elles étaient nées petites, étaient restées petites… Pourquoi elles n’avaient essayé de grossir aussi ? Les petits n’étaient pas trop gros non plus, enfin, tout cela au niveau de la vente… Personne n’en voudrait, même plus nombreux, cela rapporterait moins.

 

Alors à nouveau, bientôt, les rouspétances dans la basse-cour allaient bon train. Il y a peu de temps encore ils en voulaient à l’autre coq d’être à l’extérieur, de parler aux renards, et de laisser la porte ouverte, ils avaient peur de se faire chaparder  les graines par des intrus et voilà que même la porte fermée, on leurs piquait des graines !

Ah ! En voilà une bonne alors ! La porte restait fermée, le coq ne parlait plus aux renards, mais pourtant… Au niveau des graines…

Le jeune coq avait donc décidé de commencer par retirer deux trois graines aux petits pour faire des économies disait-il. Et devant les rouspétances une autre voix se levait :

"Pour deux trois graines!... Ils allaient bien les trouver ailleurs ! Ils n'allaient quand même pas se plaindre pour si peu !" disait une poule de son entourage

 

Ah !…Mais… C’est qu’ils n’étaient pas du tout d’accord ! C’est un discours qu’ils n’avaient pas envie d’entendre tous ces petits. Petits d’accord mais… Pas idiots pour autant.

C’était un nouveau jeu alors !... Après les chaises musicales, le jeu du hasard  maintenant !

Bon, pour les règles on allait revoir cela. Ils allaient faire entendre leurs voix.  L’automne promettait.

Nincha

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